Climat, emplois, social
Le changement climatique résulte de l’activité humaine. Pour l’essentiel, cette activité correspond au travail ou s’y rapporte. Il est donc logique que le monde du travail ait un rôle essentiel à jouer pour trouver une solution à cet enjeu prioritaire. Entreprises et travailleurs sont également affectés. C’est particulièrement le cas pour les travailleurs pauvres, les travailleurs indépendants et ceux qui occupent un emploi informel, saisonnier ou occasionnel, qui sont souvent privés de protection sociale et sans véritable source alternative de revenu. Le monde ne doit pas avoir à choisir entre la création d’emplois, la lutte contre les inégalités, et la préservation de l’environnement.
Le partage du travail est un outil puissant au service d’un travail décent pour tous-tes et d’un développement durable. Cependant il y a tant d’autres initiatives à prendre sur les question écologiques, sociales et sur l’emploi. L’essentiel est de croiser ces initiatives pour garantir la durabilité de l’environnement, y compris dans la perspective de stopper le chômage et la précarité. Voici quelques campagnes qui vont dans le sens d’une intégration de ces thématiques :
Climat
Créer un million d’emplois pour le climat d’ici 2020, c’est possible et finançable (une campagne initiée par la plateforme emplois-climat, 20 organisations)
Les actions en faveur de la lutte contre les changements climatiques sont trop souvent perçues comme contradictoires avec les objectifs de création d’emplois et de justice sociale. Le succès de la transition écologique juste socialement dépend en grande partie de la capacité collective à résoudre l’équation entre emplois créés et détruits (dans certains secteurs d’activités comme les centrales au charbon et le transport routier).
Nous montrons qu’il est possible de créer d’ici 2020 un million d’emplois nets dans les secteurs liés à la transition écologique pour un coût total de 105 Md € en rythme de croisière. Ce n’est pas l’argent qui manque : la longue liste des niches fiscales défavorables à la transition écologique et la perte fiscale due à la fraude et l’ évasion fiscale sont, entre autres, des gisements qu’il faut exploiter.
Nous appelons donc dès maintenant à des investissements publics et des politiques orientant les secteurs privés et la formation vers la création d’un million d’emplois additionnels dans des secteurs que nous considérons cruciaux : énergies renouvelables, rénovation des bâtiments, auto-rénovation accompagnée, identification et accompagnement des ménages en précarité énergétique, agro-écologie, infrastructures de transport durable, recyclage, réparation et réutilisation, accompagnement des PME/TPE et des collectivités dans l’application des politiques de la transition écologique, éducation aux enjeux de la transition écologique, adaptation aux effets du réchauffement climatique, etc.
De tels investissements, possibles et finançables, permettront d’accélérer la transition écologique, de l’inscrire dans les territoires, de développer des filières du futur et de créer des nouvelles activités. Au-delà des emplois directement liés à la transition écologique, il est nécessaire de répondre aux besoins d’activités de services en lien avec la qualité de vie individuelle et collective qui sous-tend la transition écologique et qui sont génératrices d’emploi.
Du 18 au 30 septembre 2017 c'est la Fête des possibles (une campagne initiée par le collectif pour une transition citoyenne, 20 organisations)
Une semaine nationale pour permettre à un maximum de citoyens d’identifier les acteurs de la transition et les alternatives qu’ils offrent sur votre territoire et dans une multitude de domaines (approvisionnement en produits sains et locaux, énergies renouvelables, modes de financements éthiques et solidaires…). C’est également une formidable occasion de se relier concrètement sur son territoire et d’œuvrer conjointement à la co-construction d’un événement. C’est une première étape pour engager une véritable transition dans son territoire.
Objectifs :
- Amplifier les synergies locales par la co-construction d’un événement commun.
- Offrir une vision globale de la société de demain, qui se dessine pas à pas grâce à l’engagement de chacun.
- Susciter l’engagement et le passage à l’action du plus grand nombre en présentant les leviers concrets de transition citoyenne : ces initiatives citoyennes qui construisent une société plus écologique, sociale et humaine !
- Mettre en œuvre des projets concrets pour impacter durablement en faveur de la transition votre territoire.
L’organisation des Journées :
Les organisateurs de cette journée sont tous les acteurs de la transition citoyenne d’un territoire, issus ou non des structures membres du Collectif pour une Transition Citoyenne. Sociétaires, bénévoles, clients, tous les citoyens sont invités à organiser une Journée de la Transition. De toutes petites villes à la capitale, faisons rayonner ensemble les alternatives de la transition! Village des alternatives, ateliers, débats, projection de film ou bien d’autres, chaque Journée de la Transition est unique!
Depuis 2 ans, ce sont ainsi plus de 350 Journées de la transition qui ont été organisées en France (et ailleurs!!) totalisant plus de 40 000 participants!
Vous inventez de nouvelles façons de vivre près de chez vous en répondant aux défis écologiques, économiques et sociaux du 21ème siècle ?
Organisez un événement pour montrer vos initiatives lors des Journées de la Transition du 18 au 30 septembre. Si vous hésitez sur la date : l’appel à un maximum d’événements le samedi 23 septembre est lancé !
Tous les formats d’événements sont possibles ! Organisez un atelier dans votre jardin partagé, une visite du producteur d’énergies renouvelables de votre coopérative, une balade à vélo, un rassemblement public, un atelier d’éco-construction dans votre recyclerie, un banquet végétarien participatif, etc.
Vous pourrez inscrire votre événement sur cette page à partir du 20 juin mais n’attendez pas pour vous organiser !
200 jours pour relever le Grand Défi des Alternatives (une campagne initiée par Alternatiba)
Si des initiatives soutenables et solidaires essaiment sur les territoires et prennent de l’ampleur, elles sont encore trop marginales pour faire système et atteindre une masse critique. Il est temps pour Alternatiba de passer à la vitesse supérieure et de se fixer pour objectif de faire changer d’échelle les alternatives.
La première étape est d’impulser le passage à l’action des citoyennes et des citoyens qui sentent qu’on va dans le mur mais ne savent pas par où commencer ou ont l’impression que leur action individuelle ne représente qu’une petite goutte d’eau dans un océan. Pour contrecarrer ces sentiments, nous proposons de réaliser ensemble des actions très concrètes sur une période donnée : c’est ce qu’on appelle le crowdacting. La deuxième étape sera d’embarquer les collectivités locales dans l’aventure puisqu’elles sont aussi un levier de changement important.
Alternatiba engage donc aune première étape avec le lancement d’une grande plateforme en ligne pour relever ce défi pendant que des mobilisations se préparent partout sur les territoires. Sur le web, chacun peut ainsi rejoindre une équipe, découvrir les défis près de chez lui et relever celui de son choix pour enclencher le changement. Sur le terrain, de nombreuses mobilisations se préparent dès cette semaine, avec un gros temps fort lors de la Journée de la Transition du 18 au 30 septembre, afin de montrer que la dynamique citoyenne est importante, que nous sommes nombreux et bel et bien prêts à relever ce grand défi de la transition écologique et sociale !
Emplois
Manifeste pour la tenue d’un « Grenelle pour l’emploi et le travail (une campagne initiée par SNC, Solidarités nouvelles face au chômage)
Il faut du temps pour redéfinir collectivement une politique de l’emploi cohérente si l’on veut vraiment changer le système « en profondeur » afin de promouvoir un emploi de qualité, pour tous et à temps choisi.
Prendre au moins six mois pour mettre toutes les pistes sur la table est nécessaire. On ne peut pas faire l’économie d’un débat avec toutes les parties prenantes, et pas seulement avec les syndicats comme cela a été le cas avec les Conférences sociales de François Hollande. Il est nécessaire d’organiser une grande concertation nationale, comme cela a été fait pour le Grenelle de l’environnement il y a 10 ans, d’autant plus qu’une telle démarche n’a jamais été proposée aux français depuis 40 ans.
Le combat pour l’emploi ne pourra se gagner qu’à travers une réflexion globale associant toutes les parties prenantes : les employeurs, les administrations et notamment le Service public de l’emploi, les organisations syndicales, les élus locaux, les acteurs de la société civile, sans oublier bien sûr les chercheurs d’emploi et leurs représentants. Et cela, au plus près des territoires et des compétences.
Cela démarrerait par une concertation locale sur ce qui marche dans les territoires, suivie d’une concertation nationale par secteurs, puis d’un grand séminaire de synthèse qui définirait les engagements. La dernière étape, permettrait de faire évoluer le cadre institutionnel
Ce Grenelle de l’emploi devra trouver des solutions pour développer plus de travail et d’emplois mais aussi faciliter l’émergence d’un meilleur travail. Parmi les pistes, le développement d’une dynamique territoriale en faveur de l’emploi et de l’insertion professionnelle à travers laquelle s’inventent, en permanence, de nouvelles solutions. Il est temps de prendre également en compte les expériences positives menées à petite échelle par les associations et tous les acteurs de la lutte contre le chômage.
Cette proposition a été mise sur la table dès février 2017 par l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC). La pétition a déjà signé par 4000 personnes et un collectif de 18 personnalités de tous bords, comme les présidents de régions Xavier Bertrand (LR) et Alain Rousset (PS), le président de la Fédération des acteurs de la solidarité Louis Gallois ou la philosophe Cynthia Fleury.
Territoires zéro chômeur de longue durée (une campagne initiée par ATD Quart Monde)
L’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée s’inscrit dans un pays où les choix d’organisation économique permettent à une majeure partie de la population d’obtenir un emploi et de vivre dignement.
En revanche, dans le même temps, on constate que plusieurs millions de personnes sont privées d’emplois ou contraintes d’accepter des emplois précaires dans des conditions qui ne permettent pas une existence digne.
Cette expérimentation se fonde sur trois constats qui permettent de penser qu’il est humainement et économiquement tout à fait possible de supprimer le chômage de longue durée à l’échelle des territoires.
Rénovons : un scénario pour rénover toutes les passoires énergétiques en France d’ici à 2025 (une campagne initiée la plateforme de 30 organisations)
L’initiative « Rénovons ! » est une vaste alliance regroupant les forces vives de la société civile en France, au sens large, engagées en faveur de l’efficacité énergétique grâce à la rénovation énergétique des logements en France. La rénovation des logements, particulièrement les moins performants sur le plan énergétique, doit permettre de résorber structurellement la précarité énergétique.
Le projet fait connaître auprès des décideurs et du grand public les conditions nécessaires et les solutions existantes qui conduiront à massifier les rénovations énergétiques de qualité et promouvoir l’intérêt économique, social, environnemental, sanitaire, ainsi que de la mise en sécurité des logements de l’approche par l’efficacité énergétique.
Débutée en 2016, l’initiative Rénovons ! a déjà produit une vision commune pour la rénovation des passoires énergétiques ainsi que le Scénario Rénovons ! L’initiative a mené un grand nombre de rencontres d’acteurs impliqués dans la rénovation des logements et la prévention de la précarité énergétique ainsi que de candidat-e-s aux primaires et à l’élection présidentielle.
Notre initiative appelle toutes le organisations qui souhaitent soutenir la promotion de la rénovation massive des logements à nous rejoindre pour atteindre ses objectifs et renforcer son impact.
Social
Appel des solidarités (une campagne initiée par une plateforme de 80 organisations)
L’APPEL DES SOLIDARITÉS A celles et ceux qui ont l’impression que quelque chose ne tourne pas rond.
- A celles et ceux qui ne se sentent pas bien représenté(e)s, ni écouté(e)s.
- A celles et ceux qui vivent une réalité en décalage avec celle qu’on voit sur les écrans.
- A celles et ceux qui continuent de s’entraider là où on nous dit qu’il faudrait se replier. A lutter contre la discrimination et l’exclusion. A protéger la nature que d’autres veulent détruire, surexploiter ou épuiser.
- A celles et ceux qui sont parfois envahi(e)s par un sentiment d’impuissance ou de désarroi.
- A celles et ceux qui se croient seul(e)s à penser comme ça. A celles et ceux qui ne s’empêchent pas de rêver que, peut-être, il n’est pas trop tard pour changer de cap. Et que ça, c’est déjà commencer à changer le monde.
- A celles et ceux qui considèrent que notre destin est ce que nous avons en commun. Que la solidarité, c’est résister ; et construire l’avenir. Qu’ensemble, nous formons une force immense que rien ne peut arrêter.
- A celles et ceux-là, nous adressons l’Appel des Solidarités.
L’Appel à se rassembler, se compter, pour que les 5 caps des Solidarités guident toute action et toute décision politique dans le prochain quinquennat. Nous avons un énorme pouvoir, faisons-le savoir. Les associations font l’Appel. L’Appel des Solidarités. Répondons Présent ! Nous avons un énorme pouvoir, faisons-le savoir.
Chômage, précarité : halte aux idées reçues (une campagne initiée par le MNCP avec 25 organisations)
A l’initiative du Mouvement National des Chômeurs et des Précaires (MNCP), 25 organisations syndicales et associatives se sont rassemblées pour prendre la plume et déconstruire chacune 26 idées reçues qui circulent sur les chômeurs et les précaires. Elles démontent les raisonnements fallacieux et stigmatisants, formulent des propositions et des actions concrètes qui permettent de lutter contre le chômage et la précarité, avec les premiers concernés, les chômeurs, et dans l’intérêt de toute la société.
Quelques mois après sa sortie en librairie, ce livre engagé et stimulant (240 p., 10 €, Editions de l’Atelier), soutenu par Ken Loach, a déjà suscité l’organisation de plus de 100 événements en métropole et à La Réunion et est déjà diffusé à près de 15 000 exemplaires : des rencontres-débats animées par plusieurs organisations, des débats citoyens se sont multipliés à partir du film de Ken Loach et du livre, des tables rondes vont être organisées dans la perspective des prochaines élections pour interpeller et sensibiliser les candidates et candidats. Durant les semaines et mois à venir cette démarche collective et de mobilisation citoyennes va se poursuivre, permettant à ce petit livre bleu d’être un véritable outil favorisant un large débat citoyen autour des manières d’agir dès maintenant pour le droit de tous à un travail décent.
Climat ou TAFTA et CETA, il faut choisir ! (initiée par le Collectif Stop TAFTA, 100 organisations)
Les politiques de libéralisation du commerce et d’extension des droits des investisseurs renforcent la division internationale des systèmes productifs, font prédominer le droit des investisseurs sur le droit de l’environnement et la démocratie, et ignorent les exigences climatiques.
En orientant le développement économique vers l’exportation et la recherche de compétitivité externe à tout prix, elles rendent les économies et nos sociétés ultra-dépendantes des importations et exportations d’énergies fossiles, et dotent les acteurs économiques des instruments pour empêcher la mise en oeuvre de véritables politiques de transition énergétique. Les négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis (TAFTA) et entre l’UE et le Canada (CETA) promeuvent un modèle énergétique insoutenable, très fortement dépendant des infrastructures d’extraction, de transformation et d’acheminement des énergies fossiles, qui anéantit toute ambition de maîtriser le changement climatique.
Satisfaisant les intérêts des multinationales de l’énergie et de l’industrie, l’extension du libre-échange et de la protection de l’investissement privé s’oppose aux exigences de sobriété, de relocalisation des systèmes productifs, de développement des énergies renouvelables et de coopération entre les citoyens, les consommateurs et les communautés pour partager et distribuer les ressources existantes. Conclure des accords de l’ampleur de TAFTA et de CETA réduira presque à néant l’espoir de voir naître “des sociétés plus agréables à vivre, plus conviviales, plus solidaires, plus justes et plus humaines”. Ainsi combattre TAFTA et CETA, c’est lutter contre le réchauffement climatique car c’est préserver la possibilité de mettre en œuvre de véritables pratiques et politiques de transition écologique et sociale.
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