Une dynamique internationale
Construction d’un forum/réseau Européen
Réunion 2018
Réunion 2017
Réunion 2016
Les 20 et 21 octobre 2016, le Collectif Roosevelt et le groupe de travail ArbeitFairTeilen (partage équitable du travail) d’Attac Allemagne ont organisé un grand Forum Européen autour de la question du partage du travail. Le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg ainsi que Thomas Händel, membre du Parlement européen (GUE / NGL), et de son bureau ont rendu possible la réunion.
35 décideurs, scientifiques, représentants de syndicats et d’associations de 7 pays étaient présents sur une cinquantaine d’inscrits. Des lettres d’invitation ont été envoyées à plus de 100 promoteurs actifs de la réduction du temps de travail en Europe, de mars à août 2016. La procédure d’enregistrement formelle a été stricte, car la réunion a eu lieu au Parlement européen. La traduction simultanée a été fournie en anglais, en français et en allemand.
- Télécharger le compte rendu en version court en Français (5 pages)
- Télécharger le compte rendu en version court en anglais (5 pages)
- Télécharger le compte rendu en version longue en anglais (50 pages)
Il ressort de ce forum tout d’abord un besoin d’échanger des connaissances et des pratiques avant de prendre des mesures à l’échelle européenne.
Dans l’ensemble, cette réunion a révélé que la plupart des participants n’étaient pas conscients des acteurs et des initiatives en dehors de leur propre pays. Nous avons encore besoin d’étapes intermédiaires entre le réseautage et des actions coordonnées à l’échelle européenne.
Les objectifs à long terme pourraient inclure la dénonciation des temps plein trop longs, l’établissement d’une plate-forme pour l’élaboration de politiques, la mise en place de la semaine de 40 heures en tant que nouvelle limite de temps de travail dans l’UE. Les expériences menées à Goteborg et dans certaines entreprises privées démontrent également que des initiatives d’échelle locale peuvent et devraient être développées, en plus des efforts aux échelles européenne et nationales. Cette réunion est le début d’un processus à long terme, chaleureusement accueilli par tous les participants.
Pour avoir une meilleure connaissance du réseaux, tous les participants ont été invités à fournir une note d’information de 1 page en anglais sur leurs activités et la situation dans leur pays d’origine. 19 notes ont été reçues et sont disponibles dans le compte rendu.
Outre la discussion d’une déclaration commune (signée pour l’instant par 4 organisations), l’avancée majeure de la rencontre a été le lancement de 3 groupes de travail pour ouvrir la voie à une plate-forme européenne :
- Sensibilisation / stratégie
Que voulons-nous réaliser ensemble? / Comment atteindre ces objectifs? /Comment pouvons-nous mesurer nos progrès? / Quel cadre de temps est réaliste? / Quelle devrait être notre prochaine étape ensemble? /Qui aime l’idée dans votre pays? Comment pouvons-nous les engager davantage? / Quelles stratégies et arguments utilisez-vous pour contrer les adversaires? - Propositions pour le temps de travail / comment les mettre en œuvre
Votre proposition est-elle une réduction quotidienne, hebdomadaire, annuelle ou sur la vie ? / Combien d’heures dans la moyenne aura-t-elle par semaine? / Est-ce une proposition pour des groupes spéciaux du marché du travail (personnes âgées, parents, jeunes, par exemple) ou pour une nouvelle norme générale sur le temps de travail? / Est-ce que cela sera mis en œuvre par la loi ou par contrat collectif? / Comment la rémunération des salaires et du personnel doit-elle être organisée? / Par quelles ressources la réduction du temps de travail doit-elle être financée? /Quel est l’échelle de temps de réalisation de votre proposition? / Comment souhaitez-vous mobiliser les membres de votre organisation, le public et d’autres personnes pour votre proposition? - Communication interne / construction du réseau
Qu’est-ce qui conduira et motivera le réseau? / Quelles sont les différences ou les conflits potentiels et comment traiterons-nous ces problèmes? / Quelles initiatives et outils sont essentiels pour que le réseau puisse maintenir sa dynamique? / Comment, quand, à quelle fréquence et où partagerons-nous les idées, les progrès et les obstacles? / Comment accueillons-nous et informer les nouveaux arrivants dans le réseau? / Comment le réseau doit-il être organisé et financé?
Ca bouge en Belgique
En Belgique, l’heure est venue de reprendre le mouvement historique de la réduction collective du temps de travail (RCTT) en osant aller à l’encontre du discours dominant laissant croire que l’allongement du temps de travail est inéluctable (projet de loi Peeters, âge de la retraite à 67 ans, etc.) !
Lancement du livre Partageons le temps de travail ! (mai 2017)
Un nouvel ouvrage de nos voisins du belges est disponible depuis mai 2017 : « Partageons le temps de travail » ! Le Collectif Roosevelt Belgique a décidé d’axer sa réflexion sur le passage à la semaine de 4 jours. Au delà de soulever des questions primordiales, ce petit livre vous emmènera à la rencontre de celles et ceux qui ont adopté le partage du temps de travail et qui en ont fait un succès.
Ce livre se veut être un catalogue de bonnes pratiques, pour inspirer d’autres expériences. En savoir plus sur http://www.dutravailpourtous.be/
Pour commander le livre, il suffit de :
- Faire un virement de 15 € au Collectif Roosevelt .BE. Précisez dans la communication : Nom, Prénom, Adresse postale complète, XX exemplaires (si plus que 1, dans ce cas merci d’adapter le montant). Numéro de compte (Triodos) : BE74 5230 8061 9607.
- Envoyez un e-mail à roosevelt.be@outlook.be avec les mêmes informations (Nom, Prénom, Adresse postale complète, nombre d’exemplaires).
- Sinon, nous vous encourageons bien sûr à retrouver le livre dans les librairies. Retrouvez ici la carte interactive des librairies approvisionnées par notre distributeur.
Appel travailler moins pour vivre mieux et travailler tous ! (lancé en février 2017)
Un appel initié par Roosevelt.Be avec 70 personnalités, indépendamment de tout parti politique, pour remettre cet enjeu essentiel au cœur du débat de société.
En savoir plus
Le travail produit cinq fois plus : qui en profite ?
Grâce aux technologies et à l’amélioration du niveau de qualification des travailleurs, la productivité a été multipliée par 5 en 50 ans [1]. Pour produire autant de richesse, il faut donc 5 fois moins d’heures de travail, tous secteurs confondus. Du jamais vu ! Mais qui a capté ces gains de productivité accrus : les entreprises, les actionnaires, l’Etat ou les travailleurs ?
Les « trente glorieuses » (1945-1975) ont été marquées par une forte croissance économique et l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre grâce à la RCTT, au développement de la sécurité sociale, à l’amélioration des services publics et à l’augmentation des salaires.
Mais, à partir des années ‘80, les gains de productivité ont été principalement captés par les actionnaires de grands groupes, un phénomène aggravé par une concurrence internationale exacerbée par la multiplication des accords de libre-échange. Cela a abouti à une précarisation des travailleurs salariés et indépendants, une explosion du chômage et du temps partiel non choisi, et un détricotage des conquêtes sociales.
Une société déprimée : pas d’alternative ?
En Belgique, sur ces 50 dernières années, le chômage a été multiplié par 4 [2] ! Parallèlement, les cadences ainsi que le stress au travail n’ont cessé d’augmenter. Près d’1 travailleur sur 4 ressent du stress excessif au travail. Près d’1 sur 10 souffre de burn-out. En 2016, pour la première fois, les dépenses d’invalidité au travail ont dépassé le budget des allocations de chômage. Et tout ça alors qu’on n’a jamais produit autant qu’aujourd’hui et que les profits n’ont jamais été aussi élevés. Le problème n’est donc pas comment produire plus, mais comment répartir mieux.
Devons-nous accepter que nos conditions de vie se dégradent davantage sous prétexte d’une concurrence internationale féroce présentée comme une fatalité ? Ne pouvons-nous pas construire une toute autre société ?
La réduction collective du temps de travail : une nécessité économique mais surtout un projet de société
Si elle n’est pas, seule, « la » solution miracle à nos problèmes socio-économiques, la RCTT est une mesure permettant de s’attaquer sérieusement à plusieurs injustices sociales : créer des emplois de qualité en enrayant le chômage de masse, améliorer la qualité de vie en limitant la place qu’occupe le travail, rééquilibrer le partage des richesses concentrées dans les mains des actionnaires et permettre davantage aux femmes d’accéder à des temps plein et aux droits qui y sont liés (chômage et pension). En travaillant moins, nous pourrions vivre mieux et travailler tous. Et puisque le modèle de création d’emplois basé sur la croissance économique est à bout de souffle et ne pourra plus répondre aux défis de demain, puisque le volume total d’heures de travail disponibles n’augmentera plus significativement, la principale solution d’avenir est de partager ces heures plus équitablement.
Cela semble impossible ? Pourtant, nous l’avons déjà fait à grande échelle depuis plus d’un siècle. Des RCTT ont déjà été obtenues par des luttes sociales à travers l’Europe au cours des 19è et 20ème siècles. En Belgique, nous sommes passés de 84h par semaine en 1890 à 38h en 2003[3].
Cette idée a aussi été concrétisée récemment dans d’autres pays comme la Suède, la France et dans certaines entreprises allemandes. En France, une loi encadrant l’expérimentation a permis à 400 entreprises de passer à la semaine de 32h en 4 jours. Ces entreprises de tailles et de secteurs très différents ont pris le temps de se réorganiser et de former, créant ainsi des milliers d’emplois ! Cela n’a pas entrainé de délocalisation, épouvantail pourtant régulièrement agité par les opposants à la RCTT dont on peut se demander si l’objectif réel n’est pas de maintenir les travailleurs sous pression en agitant le spectre du chômage. Bien sûr ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, qui a le mérite de démontrer la faisabilité concrète de la mesure.
Il existe plusieurs modèles de réduction collective du temps de travail, plus ou moins ambitieux, mettant plus ou moins à contribution les travailleurs, l’Etat ou les actionnaires. Plus notre mobilisation sociale et politique sera massive, plus le nouveau partage du travail que nous construirons sera juste. La remise à l’agenda de cette question est cruciale et urgente. Il est plus que temps de redonner une bouffée d’oxygène à l’ensemble de nos concitoyens, qu’ils soient travailleurs avec ou sans emploi, jeunes ou moins jeunes, hommes ou femmes !
[1] Source : Conference board – database
[2] Source : OCDE
[3] Sources : Econosphères, SPF Emploi
Du temps pour nous! Une plateforme pour la réduction collective du temps de travail (lancé en 2016)
«Du Temps Pour Nous !» est une plate-forme qui rassemble onze organisations de jeunes progressistes autour d’une revendication commune : la Réduction Collective du Temps de Travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.
Il s’agit de prendre le contre-pied des propositions du Ministre Peeters pour « moderniser » le droit du travail, via un allongement de la semaine de travail (jusqu’à 45 heures), une libéralisation des règles pour les heures supplémentaires et le travail du soir ou du week-end, l’intérim à vie… De facto, une flexibilisation sans limite qui rendra la vie des travailleurs impossible et qui aura un effet négatif sur la création d’emploi. Or, avec plus d’un jeune sur quatre au chômage en Wallonie, il est temps de changer de cap !
En refusant cette forme de travail que l’on voudrait leur imposer, les jeunes prennent en main leur avenir et proposent la Réduction Collective du Temps de Travail comme alternative. En créant cette plate-forme, ils entendent démontrer que partager mieux le temps de travail permet non seulement de créer des emplois, mais également de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, de soulever la question de l’égalité Homme-Femme et de questionner l’impact écologique de notre mode de consommation et de production.
« Du Temps Pour Nous ! » c’est donc surtout l’envie de se rassembler pour proposer une alternative positive et ambitieuse. A travers son slogan « Travailler moins pour travailler tous et vivre mieux », la plate-forme entend impliquer le plus grand nombre pour que toutes et tous puissent comprendre et se saisir de la revendication. Si les citoyens ont besoin d’un projet de société, les jeunes ont besoin d’un avenir !
=>Dossier de presse (historique de la plateforme, enjeux,…)
=> Sur Facebook
Allemagne : Appel pour la semaine de 30 heures dans toute l’Europe (2013)
Dans une lettre ouverte aux syndicats et aux partis politiques, des économistes allemands demandent une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine. Il n’y aura « jamais plus de plein emploi sans réduction du temps de travail », défendent les auteurs de l’appel déjà signé par plus de cent économistes, chercheurs, responsables syndicaux et quelques personnalités politiques
Une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine est nécessaire et urgente. Le temps de travail moyen en Allemagne est de toute façon aujourd’hui déjà en moyenne de 30 heures par semaine, mais le travail est réparti de manière inégale. L’exigence d’une semaine à 30 heures prend en compte toutes les formes de réduction envisageables (allongement des congés payés, sortie plus précoce de la vie active, années sabbatiques). Cette revendication est à poser pour tous les États européens. Car le chômage de masse est partout présent et augmente de manière dramatique dans beaucoup de pays de l’Union. »
Pour les initiateurs de l’appel, la réduction du temps de travail ne concerne plus seulement les partenaires sociaux : « Il s’agit d’un projet de la société toute entière. »Ils insistent par ailleurs sur la nécessité d’une réduction « sans perte de salaire ».« Nous connaissons les nombreux cas où les travailleurs ont fait des expériences négatives, parce que les réductions du temps de travail réalisées jusqu’ici se sont faites sans embauche de chômeurs et souvent avec une hausse de la pression au travail ». Pour eux, seule une réduction collective du temps de travail à 30 heures, à un niveau macroéconomique, est « une clé décisive, si ce n’est la plus importante, pour la perspective d’un plein emploi. »
En savoir plus :